Vous le savez tous, tous les textes de la bible, du Talmud, et autres littératures juives comme la Haggada peuvent et doivent se lire, se comprendre à différents niveaux.
Nous avons l’habitude de distinguer quatre niveaux principaux de lecture :
– Le Pshat : le sens littéral
– Le Remez : le sens allusif (allégorique)
– Le Drash : le sens symbolique (le midrash)
– Le Sod : le sens secret  (mystique)
Un moyen mnémotechnique pour se rappeler de ces quatre niveaux de lecture.
PaRDeS : qui veut dire Jardin ; un acrostiche de l’exégèse biblique judaïque.
Ainsi la Haggada peut se lire à différents niveaux aussi , et ce n’est pas par hasard qu’on retrouver dans le mot SeDeR ces trois lettres / consonnes qui viennent nous rappeler le Sod, le Drash et le Remez.
Bien sûr la lecture littérale, 1er degré est indispensable : raconter cette formidable histoire, épopée du passé. Cet acte fondateur plein de sens.
Mais comme nous l’avons déjà vu, il s’agit aussi d’actualiser le propos, de se l’appliquer à soi même.
Pessah est la fête de la liberté. Les hébreux viennent de sortir de l’esclavage.
Sommes nous concernés aujourd’hui ?
Sommes nous des esclaves ou déjà des hommes libres ?
Bien évidemment il existe aujourd’hui toute une série de formes d’esclavage et cette fête, ces soirs de seder,  sont autant d’incitations à y réfléchir, à prendre conscience et à rechercher des solutions de libération (même partielle)
Prenons quelques exemples faciles et très répandus : esclave du travail , esclave de la technologie (smartphone, internet, réseaux sociaux…), esclave de la société de consommation / la mode/ la pub…
Toute la Haggada peut alors être lue et interprétée sous cet angle.
Pessah raconte également le passage de l’exil à la terre promise.
Elle nous incite alors à penser notre propre exil ; sommes nous bien conscients de notre état ? Manitou nous rappelle que rien n’est pire qu’un exilé qui ne sait pas qu’il est en exil, parce que celui la n’a alors aucune chance d’en sortir.
Puis une fois la prise de conscience faite, l’occasion nous est alors donnée de réfléchir à comment en sortir.
Nombre d’autres lectures sont bien sûr possibles, libre à vous de chercher des pistes et de vivre ce seder à la lumière de ces éclairages nouveaux ; vous pouvez même profiter des deux soirs de seder (en dehors d’ Israël) pour varier vos animations de table.
André Bensimon (Papi Dédé)