Trois questions sur RH

1) Quelle signification de Shofar ?

Le shofar vient nous réveiller. C’est un cri strident qui vient nous sortir de notre torpeur. Réveillez vous dormeurs ! Un son qui cogne. Il vient nous sortir de la rondeur de nos habitudes. Un sursaut. Comme le son d’une perceuse dans un mur de pierre. Notre cœur de pierre.
Il nous invite au changement, au renouveau, à une certaine renaissance.
A un gros effort. Et bien il faut trembler pour effectuer cet effort.
Il s’agit d’être dans la gravité sans être trop sérieux, sans tomber dans le tragique. Sérieux ne veut pas dire triste et être joyeux ne veut pas dire léger ou inconséquent.
Le son du Shofar est aussi associé à un sanglot. Et fait référence aux pleurs d’Ismaël.

2) Mais que vient faire Ismaël à RH ?

En effet la paracha lue à RH nous parle de l’histoire d’Ismaël et de sa mère Agar. Pourquoi ?
On aurait pu s’attendre à RH à lire un passage sur Moise, Abraham, Jacob ou bien de parler du don de la Torah, des dix commandements. Des personnages de premier ordre, nos héros ou bien la colonne vertébrale de notre tradition, pour le 1er jour de l’année. Démarrer sur les meilleurs bases possibles.
Et bien pas du tout. Et cette bizarrerie apparente est fondamentale, signifiante.
Le juif est d’abord humain. Si le juif né parlait que de lui même et avant tout de lui même, ce serait inconséquent, égo-centré, dangereux.
A RH on célèbre la naissance du monde. Le premier homme. Pas le 1er juif.
Ismaël arrive avant Isaac. C’est l’aîné. L’humanité précède le juif.
Et les pleurs d’Ismaël sont entendus par D.ieu. On souligne à RH la compassion de D.ieu.

3) La Téchouva est au centre de RH. Mais pourquoi une période, un moment spécial pour la Téchouva ? Pourquoi n’est ce pas une attitude permanente ?

Parce qu’un tel effort constant est impossible. Trop dur.
Alors il est préférable d’opérer des cassures, de donner du rythme. Savoir redonner de l’élan, se relancer. Et alors on tire plus de force pour l’action. Un effort accentué. De la brisure naît une énergie.
Exactement comme à Pessah. On nous engage, avec le symbole de la matsa à être humble, authentique. Mais pourquoi pas toute l’année ? Impossible. Trop difficile. Inhumain. Et à Pessah aussi on effectue une brisure, on casse la matsa du milieu. De la brisure naît un possible.
Avec RH et Pessah nous avons deux départs possibles, deux moments de renouvellements encouragés.

Je vous souhaite une belle brisure dans la joie.

André Bensimon