Quatre appellations, quatre éclairages :
Roch Hachana : la tête de l’année
Yom Téroua : le jour des sonneries
Yom Hazikaron : le jour du souvenir
Yom Hadin : le jour du jugement

Roch Hachana : le début de l’année (traduction littérale)
Comme dans toutes les civilisations le premier jour de l’an est une fête joyeuse. Nous mettons de beaux habits (comme à Chabbat), nous organisons des retrouvailles familiales autour de bons repas se déroulant selon un seder (un ordre) assez précis, mais différents suivant les communautés et certaines coutumes. Mais on retrouve partout le symbole du miel et de la pomme, et très souvent (notamment chez les séfarades), la grenade, la datte, le sésame, la tête d’agneau ou de poisson, puis de nombreux légumes (haricots, courge, blette, poireau, épinards,…). Toujours des allusions, des symboliques liées à la disparition de nos tentations, de nos mauvais penchants, puis à notre engagement vers de bonnes résolutions le plus nombreuses possibles.

Yom Téroua : le jour des sonneries 
La mitsva, le commandement principal de Roch Hachana consiste à sonner du Chofar, de la corne de bélier et à l’écouter. Le son du chofar est associé au plus profond de l’humain avec le danger, la nécessité de s’éveiller, de se dresser, d’être alerté. Il est fait pour nous fendre le cœur, nous débarrasser de nos « pêchés, de nos préjugés, de toute la sophistication qui nous empêche parfois de revenir à ce que nous devrions vraiment être.
Durant l’office de Roch Hachana nous sonnons 100 fois du chofar, 90 fois durant l’office du matin (3×30 sonneries), et 10 sonneries de plus durant Moussaf. Dans chaque séquence trois sons sont enchaînés : Tekia un son long, puis téroua un son saccadé, et encore tékia un son long.
Le premier son long est une mise en alerte, les sons saccadés symbolisent des sanglots, des tremblements, puis le dernier son long la sérénité ressentie après le jugement.

Yom Hazikaron : le jour du souvenir 
A Roch Hachana nous nous souvenons de la ligature d’Isaac (le sacrifice esquivé), d’ailleurs c’est le passage que nous lisons lors de la lecture de la Torah. C’est pourquoi nous sonnons du chofar dans une corne de bélier, pour nous souvenir du bélier sacrifié à la place d’Isaac.
Ainsi nous nous souvenons également d’autres événements en relation avec des sonneries du chofar, comme la création du monde, de l’homme, la révélation de la Torah au mont Sinaï, les paroles de prophètes, la destruction du Temple, le rassemblement des exilés ou encore la résurrection des morts.

Yom Hadin : le jour du jugement 
Notre tradition nous indique que D.ieu juge les hommes à Roch Hachana et qu’il tient trois livres, celui de la vie, celui de la mort et celui des « incertains », ceux pour lesquels il ne sait pas encore dans quel livre les inscrire. La quasi totalité des hommes appartient à la 3ème catégorie. Et nous allons donc entrer dans une période de 10 jours de repentance car c’est à Kippour que notre sort sera scellé, que le jugement sera définitif.
Mais de quoi s’agit il ? Quelles fautes se faire pardonner ? Nous sommes ici dans un enjeu collectif, national, dans un destin historique. En effet il ne s’agit pas de se faire pardonner ses fautes individuelles juste pour soi, mais c’est prendre conscience que tous nos destins sont liés dans une perpective historique et que le comportement de chacun influe positivement ou négativement sur cet enjeu collectif. C’est le bilan de toute la communauté qui est en jeu, qui se joue maintenant. Et à chacun de prendre conscience qu’il fait partie d’une équipe et que ses comportements individuels influent sur le destin collectif.

À partir d’une conférence de Claude Riveline