Comment clôturons nous le soir du Seder ?
En chantant ce fameux refrain « Léchana aba birouchalaïm », l’an prochain à Jérusalem.
L’histoire de Pessah, du Seder c’est l’histoire de la 1ère Alyah. En effet les Hébreux, en sortant d’Egypte, se constituent pour la première fois en peuple, puis reçoivent la Torah, leur législation, leur carte d’identité, et vont donc pouvoir entrer en terre Sainte, en terre Promise, en Israël. Et ainsi le célèbre triptyque Am Israël, Torah Israël, Eretz Israël va pouvoir prendre forme. Les trois piliers du judaïsme, le Peuple, la Torah , la Terre.
Et où font-ils leur Alyah, vers où montent ils? (Alyah veut dire « montée »). Vers la terre Promise, promise à leurs ancêtres, aux patriarches, en commençant par Abraham. La terre de Canaan, la terre d’Israël.
Nous l’avons vu l’histoire de Pessah, c’est l’histoire de la liberté; comment quitter une terre d’esclavage, une condition d’esclave, pour arriver vers une terre de liberté, un statut d’homme libre.
Pour cela il aura fallu se montrer courageux, déterminé; il aura fallu s’arracher à sa condition, s’extraire de son milieu, traverser le désert pendant une très longue période, quarante ans. Beaucoup d’aventures, de péripéties, de dangers, de doutes, de faiblesses, de trahisons; puis apprendre à se relever, à s’améliorer, à progresser, à s’affranchir, à grandir, à croire, à faire confiance pour enfin pouvoir accéder au but, à la terre Promise, ou à la rédemption, tout dépend à quel niveau de lecture nous nous plaçons.
Nous l’avons enfin compris toute cette histoire du passé trouve toute sa force dans les enseignements pour chacun d’entre nous.
Ce chemin de l’exil vers la terre Promise au sens premier du terme va encore avoir lieu; nous serons en exil pendant près de 19 siècles (de l’an 70 avec la destruction du second Temple jusqu’en 1948 et la renaissance de l’Etat d’Israël) et c’est parce que nous n’avons jamais perdu espoir pendant toutes ces années que nous avons enfin pu retrouver notre terre. Pendant 1878 années, dans le monde entier, dans toutes les villes où se trouvaient des juifs, le soir du Seder à Pessah nous avons chanté tous en choeur « Léchana aba birouchalaïm », l’an prochain à Jérusalem. Nous le chantons encore chaque année en diaspora (la moitié des juifs vivent encore hors d’Israël), en Israël aussi puisque 90% de la population habite hors de Jérusalem. Et ceux qui habitent à Jérusalem chantent ils « léchana aba birouchalaïm » ? Oui en ciblant ainsi le 3ème Temple et les temps messianiques.
Et en même temps il s’agit d’un cheminement spirituel renouvelé chaque année; pour chacun d’entre nous une invitation, une injonction à sortir de nos esclavages, de nos étroitesses, pour aller vers notre liberté, notre terre Promise. Un meilleur.
A l’année prochaine…
Mais où ça ?