Rebecca : l’une des quatre matriarches, la femme d’Isaac… ou si c’était plutôt Isaac le mari de Rebecca ?
La vedette de cette page d’histoire est sans nul doute Rebecca, une femme absolument exceptionnelle.
Un modèle sûrement pour beaucoup de filles.
Derrière chaque grand homme, se cache une grande dame, dit on. C’est sûrement vrai, mais ici, il ne s’agit pas du tout de ça.
Le grand personnage, la grande dame c’est Rebecca et peut être que derrière cette grande dame se cache un grand homme, Isaac, sûrement d’ailleurs.
Tout d’abord Rebecca dispose d’une première qualité extraordinaire : elle est généreuse, « lev tov » , un bon cœur. On le voit tout de suite lorsqu’elle rencontre Eliezer, le serviteur d’Abraham, un étranger et elle l’accueille tout de suite, lui donne à boire de sa cruche et propose d’elle même de faire boire ses chameaux, puis l’invite à entrer chez elle (elle est alors très jeune). Cette générosité, cette bonté, c’est la plus grande des qualités, encore mieux que la beauté ou l’intelligence.
Petite aparté sur la beauté.
On nous dit, et on insiste sur la beauté, voir l’extrême beauté des matriarches, Sarah, Rebecca, Rachel. Pourquoi ? Est ce si important ? Cela paraît bizarre, plutôt futile, secondaire non ?
Une petite astuce, un clin d’œil.
Comparons la beauté au chiffre zéro. Une succession de zéros, ça ne vaut rien, 0+0= la tête à toto.
La beauté seule, même extrême, ne vaut rien.
Le chiffre zéro placé avant, à gauche des autres chiffres, ça vaut 0 : c’est à dire la beauté placée avant, devant toutes les autres qualités, ça vaut 0, c’est nul.
Par contre le zéro placé après des chiffres, après un 1 par exemple, à droite, alors ça multiplie par 10, par 100, par 1000.
La beauté si elle vient après, en plus des autres qualités (les midot) décuple le potentiel de la femme.
Pas d’hypocrisie dans le judaïsme, mais il faut savoir trouver la juste place à tout.
Ensuite elle se montre déterminée : à peine sa famille la consulte pour savoir si elle veut suivre Eliezer, un inconnu, qu’elle se décide immédiatement, sans émettre la moindre réserve, le moindre doute.
Une capacité à décider vite et de façon assurée.
Puis elle sera l’instigatrice de la fameuse ruse, faisant passer Jacob pour Esaü, pour recevoir la bénédiction d’Isaac. Ici elle se montre clairvoyante, sans doute sa qualité fondamentale, qui en fait un personnage tout à fait à part, une véritable prophétesse. Un phare qui éclaire le chemin et qui va permettre aux patriarches de prendre la bonne direction : Abraham, Isaac et Jacob (et non Esaü).
Le dénominateur commun de ces qualités est la confiance, l’assurance de Rebecca dans tout ce qu’elle fait, dans les décisions qu’elle prend.
Une femme avec du caractère, du tempérament. Lorsqu’on dit ça d’une femme, cela peut pouvoir dire que c’est une « emmerdeuse ». Ici il ne s’agit absolument pas de cela, il s’agit de détermination, de clairvoyance, de caractère affirmé, allié à la générosité et à la bonté: tout à fait exceptionnel à l’époque et même de nos jours : un modèle.
A noter que Rebecca et Isaac forment ainsi un couple très complémentaire :
Isaac est un homme intègre, juste, droit, « sous la tente », plutôt un homme de réflexion, vivant dans un univers protègé.
Rebecca elle, est dans la « vraie vie », dotée d’une capacité hors norme de discernement, sait ce qui est bon et mal, connaît les ruses de la vie et sait les employer à bon escient.
Ensemble, ce couple complémentaire permettent aux patriarches de poursuivre leur mission pour arriver aux 12 enfants de Jacob, qui donneront naissance aux tribus et au peuple d’Israël.
Rebecca permet à l’Histoire d’advenir.