Nous entrons cette semaine dans le 4ème livre de la Torah : Bamidbar, les nombres.
La Torah comprend au total 5 livres que l’on appelle « hamicha houmché torah », littéralement « les cinq cinquièmes de la Torah ».
On ne dit pas La Torah comme s’il s’agissait d’un seul livre, on ne dit pas les cinq livres de la Torah, on dit les cinq cinquièmes, pourquoi une telle formulation ?
Chaque livre est indépendant, à sa propre raison d’être, sa logique et à la fois ensemble ils forment un tout, une cohérence.
Chaque livre comporte également son propre degré de révélation, donc chaque livre est d’un niveau différent et c’est pourquoi il faut les fractionner, et en même temps chacune des dimensions révélées se complètent.
Quelle est la dimension de Bamidbar ?
C’est le livre le plus étonnant, une source d’enrichissement permanent.
Bamidbar signifie en hébreu « dans le désert ». Ce livre s’appelle aussi « sefer apékoudim », d’où son nom « les nombres », on l’appelle aussi « sefer catastropha », le livre des catastrophes.
En effet dans Bamidbar sont relatées nombre d’épisodes, d’échecs, de révoltes, de catastrophes. On nous raconte comment le peuple d’Israël a peur d’entrer en terre de Canaan, la Terre Promise, et se retrouve à errer 39 ans dans le désert.
Bamidbar est une traversée du désert, une marche en avant pleine de dangers.
C’est une traversée nécessaire.
On ne peut pas stagner, rester tranquille, assis, dans le désert; il faut progresser, avancer sur le plan physique, moral, spirituel. Il faut cheminer.
De la situation de départ, l’Egypte, l’exil, l’esclavage il faut se rendre à l’arrivée en terre de Canaan, vers la liberté; et bien pour cela il faut nécessairement traverser le désert.
Qu’est ce qu’un tsadik ? Un juste ?
Quelqu’un qui fait ce qu’il faut, quelqu’un qui ne faute pas, qui n’a jamais fauté.
C’est la définition originelle.
Après Bamidbar, nous trouvons une révision de cette définition: « il n’y a pas de juste sur cette terre qui fera le bien et qui ne fautera pas ».
Le juste, le tsadik « nouvelle version » est celui qui peut fauter (c’est inéluctable) et la question devient: comment va t il se relever? Comment va t il réparer les éventuels dégâts causés? Un tout autre genre de tsadik.
Oui c’est inéluctable, si on avance, si on ne reste pas planté dans le désert, si on chemine, si on avance dans le monde (si on ne reste pas assis dans la yéchiva), alors c’est inéluctable, on trébuchera et toute la question sera de savoir comment se relever.
D’ailleurs les VC (venture capital) l’ont bien compris. Lorsqu’ils choisissent une start up et son dirigeant ils regardent bien sûr la formation (en l’occurrence bien souvent l’unité d’élite de l’armée par laquelle ce dirigeant-fondateur est passé) mais surtout le parcours. Et dans le parcours d’abord les échecs et comme vous l’avez compris comment ce dirigeant s’est relevé de ses échecs, comment il a su rebondir, tirer des enseignements de ses défaites. « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ».
Bamidbar est une descente aux enfers, une succession de catastrophes par lesquels le peuple hébreu devait passer pour entrer en terre Promise, mais après chaque faute dans le texte viennent de nouvelles mitsvot comme pour souligner que les lumières naissent à partir des ténèbres.
