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Nitsavim
Nous voici arrivés vers la fin de la Torah.
Nitsavim : une petit paracha, courte mais pourtant centrale, l’une des plus importantes.
Et voilà plus de 1000 ans, que tous les juifs du monde entier lisent cette paracha juste avant Roch Hachana.
Mais de quoi parle-t-elle ?
Un indice : elle s’appelle aussi « parachat atéchouva ».
La Téchouva est donc bel et bien le sujet central de cette paracha et son lien avec Roch Hachana devient une évidence.
La Téchouva est une idée purement « Bet Israël ». Une invention du jusaïsme. Ensuite, bien entendu, elle a été reprise par d’autres religions.
Une question se pose : Y a-t-il une mitsva, existe -t-il un commandement de faire téchouva ?
Maïmonide dans son décompte des 613 mitsvot ne marque pas qu’il y a une mitsva de téchouva.
Par contre Nahmanide dit le contraire et affirme qu’il y a un commandement de téchouva.
Comment comprendre cette controverse ?
En fait on distingue deux sortes de téchouva.
– Si j’ai fait une faute, je dois demander pardon sur ma faute, je dois revenir sur ma faute, m’engager à ne plus le refaire.
– Mais l’essence même de la téchouva ne peut pas être uniquement lié à une faute. Il existe bel et bien une téchouva sans faute. Mais alors il s’agit de revenir sur quoi ? Vers quoi ?
Il s’agit ici d’un retour vers D.ieu. Un retour « gratuit ».
Nous connaissons cette fameuse formule « L’endroit où les Baalé téchouva se tiennent, les tsadikim ne peuvent pas se tenir là ».
Une vraie valeur à ceux qui font téchouva. Ils viennent de loin, de très loin parfois; ils ont donc un mérite particulier. On loue ici l’effort, le chemin parcouru. Soit. C’est vrai et bien compréhensible.
Mais franchement quelqu’un qui aurait transgressé chabbat pendant 20 ans et qui maintenant a fait téchouva, c’est mieux, c’est préférable à celui qui a toujours respecté Chabbat ?
Et bien non.
Mais alors que cela veut-il dire ?
Deux hommes naissent et démarrent sur le même palier, le même point zéro.
L’un faute, transgresse pendant 20 ans, alors il descend de niveau, bien bas souvent, puis il fait téchouva, alors d’un coup, en un instant c’est vrai il peut revenir au point de départ.
Mais le tsadik qui lui aussi a démarré sur ce point zéro, et pendant toutes ces années, il n’est pas resté statique, il a monté, il a gravi des échelons avec toutes les mitsvot accomplies. Les deux hommes ne seront donc pas au même niveau, au même endroit.
Alors cette téchouva qui n’est pas liée à une faute est une téchouva de l’identité.
Maïmonide dit : je ne peux pas compter cela comme une mitsva car il s’agit d’une évidence. Au même titre que respirer ou manger.
Et Nahmanide, plus pragmatique, décide de comptabiliser la téchouva comme mitsva, sinon les gens ne le feront pas; il faut le signifier, insister.
Ok, retenons l’idée qu’il s’agit d’une mitsva.
Mais alors concrètement en quoi consiste t-elle ?
Qu’est-il écrit dans la Torah ?
« La téchouva c’est quand tu rentreras en Israël ». Quand D.ieu te ramènera de l’endroit où il t’a exilé.
Boum.
L’essence même de la téchouva est collective. Il s’agit de revenir à la maison.
« L’exil c’est le grand éloignement de la Torah » nous dit le prophète Jeremy.
Alors, une fois que tu rentres à la maison, en Israël, tu te rapproches de D.ieu.
Alors y a-t-il une mitsva, un commandement à habiter en Israël ?
Et bien de la même façon, Maïmonide nous répond non avec le même argument de l’évidence.
Et Nahmanide répond par la positive avec toujours son côté pragmatique.
A Roch Hachana il ne s’agit pas d’expier ses fautes, ça c’est l’affaire de Kippour (le fameux alh’et); à Roch Hachana on s’occupe de couronner D.ieu, chacun est à la recherche de son identité.
Et dans cette paracha de Nitsavim on s’y prépare.
A partir d’une intervention du rabbin, enseignant Eytan Fiszon.
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