En ce moment dans la lecture hebdomadaire de la Paracha, Joseph est le héros, le personnage central et dans quelques semaines Moïse va faire son apparition, pour ne plus nous quitter jusqu’à la fin du rouleau du Sefer Torah, alors il est d’actualité de se poser la question suivante :

Moïse ou Joseph ?

Moïse est un égyptien qui a enlevé son habit d’égyptien pour endosser celui d’un hébreu.
Joseph est un hébreu qui a mis des habits d’égyptien.

Voilà donc deux symboles :
Le premier, Moïse représente le juif qui est en diaspora, en exil et qui va prendre conscience de qui il est (suite à un événement déclencheur, c’est souvent le cas), qui va quitter « son confort », son statut pour aller vers la terre promise, faire son alyah. Tout ceci après un long processus, un chemin semé d’embûches.
Le second, Joseph représente le juif qui va être obligé de s’exiler, de quitter sa terre, puis de s’adapter en diaspora, s’intégrer, sans s’assimiler, tout en restant fidèle à ses valeurs d’origine mais en s’immisçant totalement dans le tissu économique et politique de son pays d’accueil et en accédant même aux plus hautes responsabilités.

Alors, à toute époque, chacun d’entre nous doit se poser la question : qui suis je Moïse ou Joseph ?
À quelle époque vivons nous ? Sommes nous condamnés à l’exil, compte tenu des conditions et alors si c’est le cas sachons nous intégrer, sans nous assimiler, sans se renier, faute de disparaître en quelques générations ?
Ou bien vivons nous une époque où l’alyah est possible, le retour à notre terre d’origine envisageable, facile, une évidence ? Et alors si c’est le cas que devons nous attendre pour franchir le pas ?
Quel événement déclencheur ? En faut il vraiment un ?

Et de tout temps chacun doit irrémédiablement répondre à cette question ? Nul ne peut y échapper.
Moïse ou Joseph ?

Depuis la création de l’état d’Israël, il y a 70 ans dans quelques mois, il paraît donc évident que nous vivons une période où l’alyah est possible, envisageable, « facile », évidente. Nous avons attendu 2000 ans en récitant chaque année « l’an prochain à Jérusalem », en nous tournant vers Sion trois fois par jour en récitant nos prières, alors une fois que c’est réel, effectif, que l’espoir devient réalité on resterait figés dans notre pays d’exil ? Invraisemblable et pourtant….