Extraits du livre « Coran et Bible en questions & réponses » de Daniel Sibony.

Daniel Sibony est philosophe, psychanalyste, écrivain français.
Ses publications comportant plus de 25 ouvrages concernent la psychanalyse, la philosophie, le judaïsme, l’islam. Il publie en 1992 « les trois monothéismes », puis en 2017 « Coran et Bible en questions et réponses ».

Le Coran se présente sous deux aspects :
D’une part c’est un texte révélé historiquement à une période donnée, au 7ème siècle, au prophète Mahomet, donc après les révélations données à Moïse ou à Jésus, c’est une continuité historique,
d’un autre côté il se présente comme incréé, c’est à dire qu’il a toujours existé et que donc à ce titre il est premier par rapport aux autres.

Comment expliquer et comprendre ce paradoxe ?
Pour y répondre voyons comment le Coran parle des gens du Livre, c’est à dire les juifs et les chrétiens.
Tout d’abord les grands personnages de la Bible, Abraham, Jacob, Moïse, Salomon,…sont tous musulmans dans le Coran : voilà déjà une bonne base.
La manière dont le Coran s’approprie le message biblique implique de dénoncer ceux qui détenaient le message avant comme n’étant pas fidèles à ce message. Et comment peuvent ils être fidèles ?
En reconnaissant Mahomet, en devenant musulmans, d’ailleurs exactement comme leurs ancêtres Abraham, Moïse,etc. Implicitement ils demandent aux gens du Livre de changer radicalement leur identité, car il n’y a qu’une seule identité vraie, valable, interessante, l’identité islamique.
Et tout ceci s’est transmis pendant des siècles.

Ainsi les juifs et les chrétiens sont des faussaires, des manipulateurs de textes.
Ils les maudissent car ils n’ont pas rejoint l’islam.

Dans le Coran les paroles paisibles (paroles bibliques empruntées à nos textes, nos psaumes) qu’il déploie (D.ieu est bon, miséricordieux, D.ieu pardonne,….) sont tressées, intriquées, avec des paroles belliqueuses qui appellent à combattre les infidèles, soit pacifiquement (les inciter à se convertir, l’assimilation),
soit de façon guerrière. Ce sont d’ailleurs les deux sens du mot « djihad ».
Ainsi le radicalisme ou l’extrémisme ne sont pas des maladies de l’islam, ce sont des aspects intrinsèques. Comme dans un arbre, on cherche ses racines et ils trouvent les racines que leur fournit
le texte, ils ne se radicalisent pas. Ces racines leur fournissent une identité parfaite, gratifiante, stable, et comme ils sont en manque d’identité, cela répond parfaitement à leurs besoins.

Au nom de la paix (racine du mot islam), ils ne peuvent pas intégrer ou supporter les autres, qui ne sont pas devenus musulmans, qui n’ont pas reconnu la nouvelle vérité.
Du point de vue coranique, si vous résistez à cette identité, alors vous êtes à combattre.

Les musulmans sont très bien ainsi dans leurs pays et ici en Europe, en Occident ils font en sorte que les autres ne sachent pas que le Coran les condamne s’ils refusent de d’islamiser.

Et les politiques, le pouvoir, les médias occidentaux, que font ils ?  Que pensent ils ?
Ils ont choisi la voie de la phobie, de l’islamophobie.
Par peur d’avoir des problèmes, interdit de soulever un point problématique avec l’islam.
Il est impérativement recommandé de dire qu’il n’y a pas de problème.
Et on peut vivre ainsi dans une certaine frange de rapports mondains, courtois, hypocrites.
Et quand surgit un événement lointain ou dramatique, alors on s’aperçoit que le problème est ÉNORME.

André  Bensimon