Si vous n’avez passé ne serait ce que quelques minutes à la synagogue à Kippour ou à Roch Hachana, vous avez forcément entendu ce mot: téchouva.

La téchouva est souvent traduit par repentance, cela nous éloigne d’emblée de son sens réel. Parler de repentance évoque des références d’affliction, de honte, de châtiment, qui n’ont absolument rien à voir avec notre concept.
Téchouva en hébreu vient du verbe « Lachouv », retourner, revenir, rentrer. Cela évoque bien cette idée de retour, revenir à un point précis à partir duquel on se serait égaré. En quelque sorte une machine à remonter le temps.
Téchouva en hébreu veut dire aussi « réponse ». Comme si la téchouva était une façon de répondre à un appel, un questionnement profond de celui qui s’est égaré.

La téchouva apparaît dans la Torah à deux reprises:
Tout au début dans Berechit au sujet de Caïn et Abel, « si tu t’améliores, tu pourras te relever ».
Puis dans le dernier chapitre: « tu retourneras vers D.ieu et tu écouteras sa voix ».
Ainsi faire téchouva fait partie des 613 mitsvot, commandements.
Le judaïsme ne demande pas à l’homme d’atteindre la perfection, il sait qu’il est faillible, qu’il peut s’égarer, mais il l’invite à se retrouver.
La porte de la téchouva reste toujours ouverte.

Mais de quel retour parle t-on?
Un retour vers D.ieu? Vers son prochain? Vers la Torah? Vers soi même? : tout à la fois.
Cette idée est fondamentale dans le judaïsme, elle s’oppose à la conception fataliste dans l’antiquité. La téchouva: un anti- fatalisme.
Le contraire du « mektoub », c’était écrit. C’est l’affirmation du libre arbitre, l’homme est maître de son destin, qui jusqu’au dernier jour de sa vie, peut choisir entre faire le bien et le mal. La Torah affirme qu’à tout instant l’homme peut réparer des actes qu’il a commis dans le passé, s’amender, effacer sa faute.
La Torah est une renaissance, un recommencement.

Mais comment faire téchouva?
Suite et réponse dans le prochain article.