Même si nous sommes encore en élections ici en France (les législatives), nous en avons fini de cette actualité brûlante avec les présidentielles, nous avons frisé la catastrophe avec les extrêmes, et finalement nous nous en sortons avec une lueur d’espoir et peut être (l’avenir nous le dira) des perspectives prometteuses portées par un leader d’un nouveau genre.

 

Alors intéressons nous à la vie électorale et au parlement israélien.

 

Tout d’abord soulignons que le haut niveau de conscience démocratique n’est plus à démonter en Israël, non seulement c’est la seule démocratie de la région, mais c’est surtout une démocratie vigoureuse qui n’a rien à envier aux plus grandes et plus vieilles démocraties du monde.

 

Dés le Yishouv (avant même la création de l’Etat en 1948), la vie politique nationale juive s’inscrivait dans un cadre représentatif, et en dépit de clivages internes lourds, de contextes stratégiques difficiles, Israël s’est toujours maintenu en démocratie dans ses frontières. Même avec le meurtre du Premier ministre Rabin en 1995, pas de tentative putschiste, pas d’état d’urgence, ni confiscation du scrutin.

 

Fruit du louable souci de représenter tous les courants de la société israélienne, le scrutin de liste proportionnel intégral à un tour entraîne un émiettement de la chambre et donc des difficultés à bâtir des coalitions stables et cohérentes.
En moyenne un gouvernement tient deux ans.

 

Jusqu’en 1977, le parti travailliste de gauche dominait la vie politique, ensuite Menahem Begin a mis fin à cette suprématie et le Likoud, parti de droite s’est imposé.
Depuis une quinzaine d’années, ces deux grands partis historiques se sont affaiblis, affaissés, faisant place à une multitude de petits partis.

 

Ainsi la composition de la 20 ème Knesset élue en mars 2015 et représentant 120 députés se décomposent de la façon suivante en allant de la gauche vers la droite.
Les partis arabes nationalistes et islamistes, la gauche radicale (Meretz), la gauche travailliste (Union sioniste), le centre (Yesh Atid), un autre centre (Koulanou), la droite nationaliste (Likoud), les Orthodoxes sépharades (Shass), les Orthodoxes ashkénazes (Yahadout Hatorah), les sionistes religieux (Le foyer juif), l’extrême droite (Israël Beytenou).
La coalition gouvernementale va du centre Koulanou à l’extrême droite Israël Beytenou.
C’est ainsi que le pays est souvent pris « en otage » par les revendications ou exigences de petits partis, souvent extrémistes et doit composer pour gouverner. Un exercice particulièrement délicat, entraînant de nombreux blocages ou certaines décisions peu compréhensibles.
Outre cette instabilité politique et ce manque de marge de manœuvre pour gouverner, il faut souligner le phénomène de médiocrité de la classe politique israélienne et de ce fait une opinion publique désabusée. Les meilleures d’une génération préfèrent investir leur talent dans le high-tech et les start-up que dans la politique.
Ce phénomène existe dans toutes les démocraties, mais en Israël quand on fait quelque chose de bien ou de mal, on le fait à fond, on en devient les champions.

 

À partir d’extraits de l’Atlas géopolitique de notre ami Frédéric Encel.

André  Bensimon