1. Les trois fêtes de pèlerinage

Il existe trois fêtes de pèlerinage qui s’appellent ainsi car à l’époque du Temple, les juifs se rendaient au Temple à Jérusalem pour célébrer ces fêtes; il s’agit de Souccot, Pessah et Chavouot.
Souccot et Pessah durent 7 jours, alors que Chavouot ne dure qu’1 jour (deux en diaspora).
Des symboles forts sont associés à Souccot et à Pessah. Les cabanes pour Souccot, tu dois obligatoirement manger dans la soucca. La matsa pour Pessah, durant cette fête tu n’as pas le droit de manger du pain, quelque chose de levé, de fermenté.
Ainsi à Pessah tu manges où tu veux, mais pas n’importe quoi, et à Souccot tu manges ce que tu veux mais pas n’importe où.
Et bien à Chavouot tu manges ce que tu veux et où tu veux. Pas de limite.

2. La fête de Chavouot liée à Pessah

« Zman matane Torah », c’est la formule employée dans la Bible et dans les prières pour évoquer « le temps du don de la Torah ».
Demandez autour de vous quelle est la date hébraïque de Chavouot. Bien sûr certains connaisseurs vous répondront, mais ils seront bien moins nombreux que ceux qui vous donneront la date de Pessah (15 Nissan) ou de Souccot (15 Tichri) ou encore de Roch Hachana (1er Tichri) ou même de Pourim (14 Adar).
C’est bien surprenant car Chavouot devrait être la fête la plus connue, elle commémore un moment si important, le temps où nous avons reçu la Torah, notre loi, la carte d’identité de ce peuple nouvellement créé.
La date de Chavouot est le 6 Sivan, mais plus précisément ce n’est pas une date qui est donnée dans la Torah; non, dans la Torah on nous indique que cette date se situe 50 jours après Pessah. Et ainsi Chavouot est totalement liée à Pessah.

Chavouot dépend de Pessah et Pessah sans Chavouot n’a pas de sens.

Nous ne pouvons recevoir la Torah que lorsque que Pessah est passée et après avoir attendu 50 jours. Le lendemain de 49 journées, de 7 semaines, 7 fois 7 jours.
Pour recevoir la Torah il faut d’abord avoir été libéré, être un homme libre, puis passer un certain temps, 7 cycles de 7 jours, le 7 représentant un temps complet, fini (en se référant aux 7 jours de la création), de maturation, de réflexion pour être en mesure, en état de recevoir cette Torah.
Ainsi Chavouot est comme un supplément de Pessah.
Pessah est synonyme de délivrance, de liberté. Oui à la liberté, mais pour quoi faire ?
La liberté n’a de sens que si elle est accompagnée, complétée par une volonté.
Certes les Hébreux étaient esclaves, ils ne voulaient plus travailler, être exploités, souffrir; mais que voulaient ils au delà de cet affranchissement ?
La Torah donne ainsi un sens, une direction, un but à la sortie d’Egypte.

3. Don et réception de la Torah

Par un abus de langage courant nous mélangeons souvent deux notions bien distinctes pourtant : le don de la Torah et la réception de la Torah. Matana et kabala.
A Chavouot, le 6 sivan, 50 jours après Pessah, la Torah nous a été donnée, comme un « cadeau », d’où le terme de Matane Torah. Et cette Torah a été donnée à tout le peuple, pas à Moïse ou Aaron, à tout le peuple réuni, à une collectivité, les « bnei Israël », les enfants d’Israël.
Et il appartient maintenant à chaque individu de ce peuple et à tous leurs descendants de recevoir cette Torah. Chacun doit trouver sa part.
D’ailleurs ce n’est pas à Chavouot qu’on fête la « joie de la Torah », « Simhat Torah », mais quelques mois plus tard, le temps pour chacun de recevoir, percevoir cette Torah avant de s’en réjouir, de danser avec.
Chacun recevra la Torah avec sa sensibilité, sa personnalité, prendra le temps nécessaire, son propre temps. Ce n’est pas facile, pas immédiat, pas toujours naturel ou intuitif, alors chaque année nous commèrerons cet événement pour inciter encore et encore et toujours chacun à recevoir cette Torah.
La Torah est un cadeau fermé, il s’agit pour chacun de l’ouvrir et de le découvrir.

Mais quand peut on dire qu’un homme a reçu la Torah ?
Je vous laisse le soin d’ouvrir le paquet cadeau et de répondre vous même à la question.

Bonne fête, hag sameah.