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La lumière est centrale dans la fête de Hanouka.
On doit placer la hanoukia à l’intérieur de la maison devant une fenêtre pour qu’elle soit vue de l’extérieur. Pourquoi ?
Pour publier le miracle, en hébreu « pirsoum a-ness », la publication du miracle.
Mais de quoi s’agit-il ?
Comme nous le remarquons nous plaçons la hanoukia sur la lisière entre l’intime et le domaine public.
Il ne s’agit pas d’aller placer la hanoukia à l’extérieur pour qu’elle soit vue de tous. Il faut que la lumière parte de l’intérieur.
Il n’y a pas seulement un message pour les autres, il y a aussi un message pour nous. Un moment où on fait un lien entre nous et l’extérieur. Cette lumière là est cachée en nous, on va d’abord l’allumer en nous, pour nous, par nous et ensuite la tourner vers l’extérieur.
Le symbole ?
Il s’agit ici d’une notion plus large qui dépasse le cadre de Hanouka, il s’agit de la posture existentielle du juif dans le monde. Le peuple juif s’est auto défini comme « la lumière des nations », un peuple de prêtres pour le compte de l’humanité. Il s’agit d’apporter une lumière, celle de l’intellect, de la raison mais aussi celle de la spiritualité, un message d’espoir.
De 1 à 8 ou de 8 à 1 ?
Nous allumons tous la hanoukia en commençant par une bougie le 1er jour, puis en en ajoutant une chaque jour, jusqu’à terminer par huit bougies le dernier jour.
Mais au début de notre ère, à l’époque de Hillel et Chamaï, il y avait deux écoles, une polémique sur comment allumer cette hanoukia.
Hillel disait de 1 à 8 et Chamaï préconisait de 8 à 1. Deux écoles pour deux modes de pensée différentes, deux philosophies de vie différentes.
Chamaï voulait coller à l’histoire : un miracle de huit jours avec beaucoup de lumière au début (la fiole était pleine) puis une lumière de plus en faible chaque jour, mais qui tient miraculeusement huit jours. Une vision, une conception concrète, réaliste, matérialiste.
Hillel, quant à lui, voulait souligner, manifester, non pas les faits, mais le miracle en lui même. Ce miracle était de plus en plus grand chaque jour.
En fait Chamaï avec son « 8 à 1 » matérialise le déclin physique de l’homme au cours de sa vie, un destin inéluctable, indiscutable. Alors que Hillel marque avec sa progression de 1 à 8 la croissance sans discontinuité de la spiritualité tout au long de son existence, à la condition néanmoins d’y travailler.
Deux visions, deux conceptions, deux regards opposés.
C’est l’école d’Hillel qui a été retenu.
André Bensimon
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