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Béate Klarsfeld, née Beate Auguste Künzel, le 13 février 1939 à Berlin est une militante anti nazie germano-israélienne, travaillant pour la mémoire de la Shoah.
Elle est mariée à Serge Klarsfeld, avec lequel elle a deux enfants.
Le couple Klarsfeld est connu pour son engagement pour perpétuer la mémoire de la Shoah et pour leur chasse incessante contre les anciens nazis. Serge Klarsfeld est juif, son épouse Beate ne l’est pas.
Les Klarsfeld ont été très actifs, souvent déterminants dans la lutte contre des criminels nazis condamnés par contumace en France, notamment :
- Kurt Lischka, SS qui dirigea la grande rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942.
- Herbert Hagen, SS théoricien de l’antisémitisme, qui avait eu sous ses ordres Adolf Eichmann.
- Klaus Barbie, SS chef de la Gestapo à Lyon, connu pour avoir fait périr Jean Moulin sous la torture et pour avoir ordonné la déportation des enfants de la colonie d’Izieu.
Beate est née en Allemagne, elle y grandit, fait ses études puis décide de venir en France à l’âge de 21 ans pour échapper à ce qui lui paraît être son destin, le « KKK » (Kinder, Küche, Kirche), appelé les trois K, que l’on traduit en français par « enfants, cuisine, église ».
À Paris, elle étudie le français à l’Alliance française.
En 1960, elle fait la connaissance de Serge Klarsfeld, qu’elle épouse en novembre 1963.
Elle entre alors dans un milieu cultivé et prend ainsi pleinement conscience de l’histoire récente de l’Allemagne et du sort des juifs pendant la dernière guerre mondiale. Elle est tentée par le journalisme et s’engage politiquement au parti SPD, car elle se sent proche de Willy Brandt, qui a combattu le nazisme dès 1930.
La gifle
En 1968, le chancelier allemand s’appelle Kurt Kiesinger.
Beate apprend le passé nazi de ce nouveau chancelier. Elle fait paraître des articles de presse, notamment « les deux visages de l’Allemagne » dans le journal « Combat ».
Elle sera, à la suite de cette audace, licenciée.
Elle va chercher des appuis et de l’aide auprès de personnalités politiques françaises et sa rencontre avec le très célèbre chasseur de nazis, Simon Wiesenthal, sera déterminante.
Elle pourra ainsi prouver, à l’aide de nombreux documents, l’implication au très haut niveau de Kurt Kiesinger dans la propagande radiophonique nazie.
Le 7 novembre 1968 à Berlin, alors qu’il préside le Congrès du parti CDU, elle réussit à le gifler devant toute l’assemblée. Elle est aussitôt arrêtée et condamnée à un an de prison ferme.
Elle raconte :
« Je rappelle au juge ma double nationalité et je lui conseille de ne pas me jeter en prison. Une heure plus tard je suis libre.
Une semaine après, je me rends à Bruxelles pour faire campagne contre Kiesinger qui doit parler devant les dirigeants de l’OTAN. Quand il prend la parole, les insultes pleuvent, l’obligeant à se taire. Sa carrière politique est ébranlée.
En 1969 c’est Willy Brandt, un ancien résistant, qui deviendra chancelier. »
Aujourd’hui, la photo de la gifle se trouve au musée de l’Histoire allemande.
André Bensimon
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