A l’exception de toutes les autres fêtes du calendrier, Hanouka n’est pas d’origine biblique. C’est une fête qui a été instaurée beaucoup plus tard.

Un peu d’histoire 
Nous sommes en 332 avant JC, le grec Alexandre le Grand conquiert la Judée, c’est à dire la région où se trouve Israël et installe ses troupes, ses administrateurs avec pour mission d’imposer la culture grecque.
A sa mort son empire est divisé entre ses généraux. Célédos reçoit l’Orient et l’un de ses descendants Antiochus III va dominer à son tour la Judée. Bienveillant à l’égard des juifs il les laisse développer l’économie et les soutient sur le plan religieux.
Il faut se rappeler qu’à cette époque le temple de Jerusalem est bien en place et constitue le cœur de la vie religieuse. L’autorité religieuse suprême reste donc le Grand Prêtre (le Cohen Gadol) garant des valeurs de la Torah.
Cet essor économique engendre un déséquilibre entre riches et pauvres. Les nantis proches du pouvoir abandonnent petit à petit les pratiques religieuses pour prendre la culture grecque en modèle; une sorte de phénomène d’assimilation. On les nomme  les ‘ mityavnim ‘, les hellénisants.
A la mort d’Antiochus III, son fils Antiochus IV lui succède. Ambitieux et arrogant il rêve de devenir un nouveau Alexandre. Il soutient les juifs hellénisés et place lui même ses hommes au poste de Grand Prêtre, souvent plus avides de pouvoir que respectueux de la Torah. Chaque jour plus nombreux sont les juifs qui abandonnent leurs traditions. Cette suite d’événements finit par entraîner un affrontement entre les juifs fidèles à la Torah et les juifs hellénisants séduits par la culture grecque.

Antiochus décide de frapper un grand coup. Il s’empare du Temple et interdit notamment la pratique de la circoncision (brith mila) et la lecture publique de la Torah.
Sacrilège suprême il installe même dans le Temple des idoles.
Nous sommes en -164, les cohanims, les prêtres décident de prendre les armes. C’est le début de la révolte des Hasmonéens, en hébreu les « hachmonaïms » du nom de la dynastie qui mène la révolte.
A la tête de la révolte se trouve un certain Yéhouda.
Yéouda ha Maccabi, Juda le Maccabé. Ce nom est célèbre par les nombreux clubs de sport (maccabi Tel Aviv, Haïfa, …..en foot ou au basket ) qui portent ce nom; ou bien encore les Maccabiades (les J.O. des juifs, ou bien le grand moment de rencontres sportives dans toutes nos colos) viennent de cette origine.
Les Maccabés sont devenus signe de victoire, même dans des situations des plus désespérées.
Pratiquant une guérilla intensive, allant jusqu’au martyr, les troupes de Juda remportent victoires sur victoires jusqu’à la libération de Jerusalem et de son Temple .
C’est la victoire de la petite armée contre la prestigieuse et puissante armée grecque .

On procède alors à la ré-sanctification, ré-inauguration du Temple le 25 du mois de Kislev. Inauguration se dit en hébreu ‘ Hanouka ‘.
C’est à ce moment là que se produit le célèbre miracle de la fiole d’huile. Les Hasmonéens décident de rallumer la Menorah, le chandelier à 7 branches, qui brûlait sans interruption. Mais pour cela il faut de l’huile d’olive consacrée. Or toutes les fioles ont été souillées par des cultes idolâtres. Une seule fiole porte encore le sceau du Grand Prêtre. L’huile de cette fiole ne peut brûler qu’un jour.
Un miracle, en hébreu un ‘ Ness ‘, se produit : la Ménorah reste allumée 8 jours, le temps de la préparation de la nouvelle huile, selon les usages.
En souvenir de cette victoire et de ce miracle, les sages d’Israël instaurent une nouvelle fête dans le calendrier : Hanouka.

La suite dans le prochain article…
André Bensimon