On sait déjà que notre école prépare mal aux métiers d’aujourd’hui, alors que peut on espérer des métiers de demain ?
Nous savons que nombre de métiers vont disparaître dans les vingt prochaines années.
L’intelligence artificielle, la robotisation vont automatiser de nombreuses tâches induisant des changements sans précédents.

Alors comment notre école peut elle anticiper de tels bouleversements ?
Déjà sous sa forme actuelle, l’école est véritablement née au Moyen Âge : un groupe d’élèves placés dans une pièce sous la direction d’un maître.
Les méthodes et les savoir ont varié, mais la forme est la même.
Le cours ex cathedra, appelé aussi cours magistral, est depuis des siècles la forme de base de l’enseignement.

Quoi de commun entre un bloc opératoire dans un hôpital en 1900 et un autre en 2020 ?
Rien ou presque. Les technologies qui ont sont présentes, les savoirs qui sont déployés par les hommes et les femmes qui y travaillent, les normes qui en régissent l’organisation : le siècle qui sépare ces deux scènes à creusé entre elles un fossé radical.

Prenez maintenant une salle de classe à un siècle de distance : rien n’a changé si ce n’est peut être la couleur du tableau, blanc aujourd’hui dans certaines classes. À part cela ce sont quasi les mêmes meubles, bien souvent la même disposition et les mêmes méthodes.
L’école telle qu’elle se fait est comparable au médicament d’hier : une solution moyenne conçu pour l’organisme moyen et dont le malade profitera donc, aux dépends des malades des bouts de la fameuse courbe de Gauss, ceux dont la maladie est plus subtile, différente.
L’inadaptation structurelle de l’école à la diversité des caractères et des aptitudes, aux fluctuations des attentions, aux différences de vitesse, de maturité, d’intérêt : tout cela est connu. Mais jusqu’à présent, il n’y avait pas de véritable alternative.

Et bien dans les décennies qui viennent l’école va connaitre une transformation radicale.
De plus en plus l’éducation va se rapprocher de la médecine : les neurosciences vont absorber l’école.
L’école sera demain personnalisée comme la médecine le devient.
L’école que nous connaissons est finie.

À partir de propos de Laurent Alexandre et notamment de son livre « La guerre des intelligences »