Nous lisons en ce moment les parachiot de Vaéra et Bo, celles des dix plaies d’Egypte.
Dans la paracha de Vaéra les sept premières, puis les trois suivantes dans celle de Bo.

Un petit moyen mnémotechnique pour s’en souvenir : Bo s’écrit avec les lettres « Bet » et « Alef », dont la valeur numérique est 2 et 1, soit 2+1=3, les trois dernières plaies d’Egypte dans la paracha de Bo.

Voici les 10 plaies

1- Le sang : Dam

2- Les grenouilles : Tséfardéa

3- La vermine : Kinim

4_ Les bêtes féroces : Arov

5- La peste :Déver

6- Les pustules : Chéh’in

7- La grêle : Barad

8- Les sauterelles : Arbé

9- Les ténèbres : H’ochékh

10- La mort des premiers nés : Makat Békhorot

 

Et comme il est de tradition à Pessah, posons nous des questions, interrogeons nous, montrons nous curieux, alors voici quatre questions (un chiffre bien significatif à Pessah, lors du récit de la Haggada)

1- Pourquoi les dix plaies ont elles été envoyées aux égyptiens ?

Pour leur montrer que D.ieu existe, que c’est lui qui a créé le ciel et la terre, et qu’il dirige selon sa volonté toute la création.

Pour faire céder Pharaon et laisser enfin partir les hébreux de cette terre d’esclavage.

2- Combien de temps ont duré ces dix plaies ?

Cet épisode des dix plaies d’Egypte s’est déroulé sur deux années; ce fut long, très long, de négociations en négociations, de punitions en punitions, jusqu’à la dixième plaie, la mort des premiers nés, celle qui fut décisive.

3- Mais alors pourquoi 10 plaies ?

Une seule, la dixième, la décisive n’aurait elle pas été suffisante ? On aurait gagné du temps, droit au but.

Ces 10 plaies avaient en fait deux objectifs : convaincre par la preuve, par la force Pharaon de laisser partir les hébreux, mais aussi de convaincre les hébreux de quitter ce sol d’esclavage, et pour cela de prendre confiance en D.ieu.

Alors ces dix plaies révèlent un carctère progressif, gradué, aussi bien pour Pharaon que pour les hébreux. Il fallait que le temps fasse son travail. Une seule plaie, si forte soit elle, n’aurait pas suffit, il fallait passer au préalable par d’autres étapes pour enfin céder pour Pharaon, et pour accepter de quitter l’Egypte pour les hébreux.

4- Pourquoi avoir classé ces 10 plaies en trois catégories ?

En effet Rabbi Yéhouda dans la Haggada de Pessah désigne les plaies en les abréviant par trois acrostiches : Detsak, Adach, Béah’ab, reprenant donc les 10 initiales de chaque plaies et en les classant donc en trois groupes, comme cela a été présenté d’ailleurs ci dessus.

Ces trois groupes font référence aux trois éléménts de la nature : l’eau, la terre et le ciel.

Les 3 premières plaies (sang, grenouilles, vermine) font référence à l’eau.

les 3 suivantes à la terre, puis les 3 qui suivent à ciel (la grêle, les sauterelles, les ténèbres), puis la dernière plaie est à part, elle fait référence aux trois éléments, elle représente une synthèse, un tout décisif.

Un petit bonus

On notera que seule la dixième plaie comporte dans son nom (makat békhorot) le nom de « plaie » (maka, le singulier de makot).

En hébreu littéral « la plaie des premiers nés ». Pourquoi ?

Un midrach raconte que les fils égyptiens voyant leur vie en danger ont demandé à leur père de libérer les hébreux. Et devant leur refus catégorique ils s’en sont pris à leur père en les tuant. Puis avec l’exécution de cette dixième plaie les premiers nés ont été tués à leur tour. En fait une double peine, d’où cette répétition avec le terme de maka.