10) Dayenou : un chant en quinze étapes « cela nous aurait suffit ! » c’est la traduction. Je propose plutôt de lire avec un point d’interrogation que d’exclamation, cela me paraît alors plus crédible. Lisez et faites vous votre opinion.
Mais il s’agit ici de décrire aussi quinze étapes, quinze marches, quinze degrés, pour passer d’un état de départ à un état d’arrivée; là encore rien ne se fait d’un coup, il faut procéder step by step, être patient, persévérant pour attendre l’objectif visé. Ici quitter l’esclavage, quitter l’exil, pour arriver à terme en terre promise, en Israël. Un processus classique d’Alya qui doit donc se penser et se construire étape par étape, méthodiquement avec patience, endurance, et une certaine constance.11) Le sandwich d’Hillel : nous sommes ici à la 10 eme étape du seder : Korekh.
On enveloppe dans une feuille de laitue la matsa et le harosset (qu’on avait mangé séparément juste à l’étape d’avant). Ce symbole rappelle un usage d’Hillel qui vivait au 1er siècle avant notre ère , et fin du 2nd temple. Il était un contemporain d’un autre grand rabbin, Chamaï ; les deux se chamaillaient souvent et beaucoup (on comprend ici d’où vient ce verbe se chamailler) ; Chamaï symbolisant la rigueur (assez extrême) et Hillel une plus grande écoute, ouverture vers l’autre, plus indulgent. C’est ce 2ème courant qui l’a emporté; les centres communautaires en France et ailleurs s’appellent bien souvent le centre Hillel, jamais le centre Chamaï.12) Deux chants folkloriques bien connus concluent la soirée : « Éhad mi yodeah » et « Had Gadia » (dit l’agneau). Ce sont des chants folkloriques; il s’agit de terminer en joie, en fête, de rester éveillé. Le folklore a aussi toute sa place lors de cette soirée.13) L’an prochain à Jerusalem ; partout dans de le monde, quelque soient les folklores, les habitudes qui sont fort différentes si on est ashkénazes, ou bien marocains, tunisiens d’origine, ce leit motiv lui est identique il traverse le temps et l’espace.
Chaque année, durant près de 2000 ans d’exil, il résonne comme un espoir, une attente, un objectif. Nous ne perdons jamais le sens de notre histoire. Oui elle a un sens et elle se termine en Israël, à Sion, à Jerusalem.
André Bensimon (Papi Dédé)