6) Pessah raconte bien sûr la sortie d’Egypte, le passage du statut d’esclave à celui d’homme libre, mais aussi (et surtout ?) la fin de l’exil et la route vers la terre promise.
On peut bien sûr y voir le chemin physique : de l’Egypte terre d’exil, vers la terre de Canaan, la terre promise, Eretz Israël , mais aussi un chemin spirituel du matériel, du monde d’en bas, d’ici, vers l’éternité, le monde d’en haut. On peut aussi y voir un chemin historique vers la venue du Messie et d’un monde meilleur.
Alors nous répétons chaque année au début et à la fin de la fête : l’an prochain en Isarël , l’an prochain à Jerusalem. Un véritable refrain chanté dans le monde entier, dans toutes les communautés, quelque soient les traditions, (et Dieu. sait qu’elles sont nombreuses et différenciées à Pessah) pendant près de 2000 ans ( depuis la destruction du 2nd temple en 70 de notre ère jusqu’à nos jours) . Mais depuis la création de l’état d’Israël ce chant a pris une autre signification. Nous sommes passés d’un espoir entretenu au plus profond de la nuit de l’exil vers une réalité, un rêve rendu possible, soir en faisant son Alya (le choix de plus de 50% des juifs, seuil franchi cette année fin 5776) ou en allant passer les fêtes en Israël.
7) En début de soirée (étape 4 , après le Kiddouch, le lavage des mains du chef de famille et là consommation du céleri trempé dans l’eau salée) le chef de famille prend en mains les trois matsot du plateau et coupe en deux celle du milieu , remet une moitié dans le plateau et donne l’autre pour l’Afikomen : quelle signification donner à ce geste ?
Pessah nous raconte un trajet, une transformation, un grand changement, la sortie de l’exil en route vers la terre promise, le passage du statut d’esclave a celui d’homme libre.
Cette route n’est pas, ne sera pas un long fleuve tranquille. Il y aura nombre des difficultés, des embûches, des cassures, des brisures.
Le chef de famille brise donc cette matsa en tout début de cérémonial pour bien expliquer ce phénomène. Et après la brisure, il faut savoir se relever et poursuivre sa route; c’est que nous allons faire tout au long de la soirée, et toute notre vie.
André Bensimon (Papi Dédé)