La collapsologie est un néologisme récent qui désigne l’étude de l’effondrement de la civilisation existante industrielle. Une approche systémique qui s’appuie sur des études de prospective dans le domaine environnemental, social et économique.
Les collapsologues sont de grands pessimistes, eux se présentent comme de grands réalistes lucides et informés.
Ils font une entrée fracassante dans la vie des idées, à la périphérie pour l’instant de la politique.
Annoncent-ils l’ère pré-messianique que beaucoup attendent ?
Essayons de répondre à cette question éternelle.
Un rabbin interroge le prophète Elie : « Quand le messie viendra t-il ? »
Elie lui répond : « aujourd’hui ».
Le rabbin à la fin de la journée : « Elie, le messie n’est pas venu, que m’as tu dit, des sornettes ? ».
La phrase n’était pas terminée « le messie viendra aujourd’hui…. si vous écoutez ma voix ».
Il s’agit donc d’entendre. Nous connaissons maintenant la formule magique.
Ce n’est pas par hasard que la prière la plus connue du judaïsme s’appelle le Chéma, qui veut dire « écoute ».
De quoi s’agit-il ?
On pourrait penser que l’attente, l’espoir du messie est une posture, une aspiration, une consolation qui permettrait d’adoucir la vie, de laisser à chaque instant, quelque soient les difficultés, les impasses, un espoir, une sortie, un heureux dénouement. Il y a sûrement un peu de cela mais la croyance en le messie est bien plus profonde, quelque chose de plus concret.
En fait tout est ancré depuis le départ, depuis la création. Cette création est inachevée, à l’homme de mettre la dernière touche, de réparer le monde (tikoun olam). Une marche vers l’accomplissement de l’humanité. L’histoire a donc un sens et son achèvement consiste en l’arrivée du messie pour, sans aucun doute, écrire ensuite une nouvelle page de la grande Histoire, quelque chose de totalement différent.
Et bien pour atteindre cette ultime étape il faut écouter, entendre D.ieu au plus profond de soi même et changer, faire évoluer ses comportements.
Alors les collapsologues entrevoient très clairement des signes de fin définitive de notre monde actuel, mais aperçoit-on en dans le même temps des signes particuliers de cette écoute nécessaire ?
Même si on observe un certain retour à la pratique religieuse dans certains milieux, même si la donne a changé avec la création de l’état d’Israël (ou plutôt un retour) il y a 70 ans, on ne peut franchement pas dire que nous assistons à une écoute particulière.
Au contraire le monde semble fort chaotique, les fractures de plus en plus nombreuses et profondes, les valeurs de fraternité, d’entre aide, de solidarité en berne. Et dans nombre de sociétés, notamment celles qui sont dites les plus avancées, une fracture, un gouffre entre les plus riches, les plus aisés et les laissés pour compte, les oubliés.
Alors l’arrivée prochaine du messie, franchement on ne voit pas pourquoi, aucun signe particulier, notamment au regard de cette écoute si déterminante.
Oui, mais le Rav Kook nous fait remarquer que lorsque vous regardez un œuf, vous ne voyez qu’un œuf, bien rond jusqu’au jour où il se craquelle et duquel un oisillon va sortir. La veille, ou même une heure avant vous ne voyiez qu’un œuf bien lisse, le même que tous les autres, et pourtant…
Et même si le messie n’arrive pas ou pas tout de suite, tant pis n’est ce pas l’attente qui prime ? L’attente n’est-elle pas plus importante que l’arrivée ?
En fait si on veut être plus exact et espérer un jour son arrivée, je crois qu’il ne faut pas parler d’attente mais plutôt de préparation. Il ne s’agit pas d’attendre ou d’être passif, au contraire il s’agit de se préparer, de faire, de modifier, d’améliorer ses comportements, de changer d’attitude, de posture, de prendre en mains son destin et le faisant à titre personnel influer ainsi sur la destinée collective.
C’est par notre engagement individuel puis collectif qu’on créera les conditions possibles de son arrivée.
Ok, mais pour quand ? À quelle date ?
Nos sages nous répondent clairement : question interdite. Dangereux, contre productif de se poser la question. Voici donc un cas où la question est découragée alors que traditionnellement elle est largement encouragée.
Finissons peut être par un indice ou une question (aïe!) : avant l’année 6000 ?