Beaalote’ha signifie monter ou plus exactement faire monter.
On parle ici de l’allumage de la Ménorah, et le thème est savoir transmettre la flamme.
Le texte dit : quand tu feras monter les bougies du candélabre (Ménorah)
Nous posons donc la question pourquoi avoir dit « faire monter »; plutôt que « allumer » ?
Il faut allumer jusqu’à ce que la flamme monte d’elle même.
En fait il y a deux manières d’allumer quelque chose ou « quelqu’un » :
Soit on allume tout le temps, celui qui est capable d’allumer est toujours présent (on
a besoin de lui) pour que la flamme puisse brûler.
Soit on adopte une autre attitude plus complexe, plus authentique, une attitude
pédagogique : allumer jusqu’à ce que la flamme puisse monter par elle même, par
l’autre. Si le maître doit être toujours présent pour allumer la flamme, alors de quelle
flamme s’agit il ?
Le véritable test, le véritable diagnostic d’une réussite sur le plan pédagogique c’est
lorsque le maître n’est plus là, et que la flamme continue; alors le receveur devient à
son tour le donneur.
De façon plus large le 4ème livre, Bamidbar est un livre pédagogique par excellence.
Il décrit une série de catastrophes, de péripéties, de chutes du peuple d’Israël lors de
sa traversée du désert.
Quoi faire lorsqu’on échoue, lorsqu’on trébuche ? Comment se relever et reprendre
sa route ? comment en tirer des leçons, des enseignements ? comment modifier sa
trajectoire ?
C’est ça la pédagogie. Ce n’est pas éduquer des saints mais des gens qui peuvent
trébucher, comme nous tous.
Ainsi allumer une flamme, faire en sorte que la flamme prenne. Quand la bougie elle
même peut transporter la flamme qui lui a été donnée, sans avoir besoin d’être ré-
allumée en permanence, alors la mission est accomplie et elle se poursuit de maître
à élève qui devient maître à son tour, et ainsi de suite la transmission est assurée.
C’est La Paracha de tous les éducateurs, La préférée de Moadon.