Am Israël, Torah Israël, Eretz Israël

 
Mais qu’est ce que c’est ?
C’est la base de tout. La colonne vertébrale de notre tradition. Tout, absolument tout est relié à cette idée centrale, à ce concept fondateur.
Toutes les actualités, toutes les questions peuvent trouver une réponse si facile, si évidente une fois posé ce principe de base.
 
Voyons cela.
 
Les hébreux sortent d’esclavage en Égypte. Des familles étaient arrivées 400 ans auparavant et c’est un peuple qui sort de cette terre, un peuple libre. Am Israël.
Libre ok, mais pour quoi faire ? Sept semaines après leur sortie d’esclavage ils vont recevoir la Torah, une loi, un cadre, un but. Un sens à cette liberté. Torah Israël.
Et pour aller où ? Retourner en Égypte ? Errer toute leur vie ? Un peuple nomade ? Non, une destination est prévue, une terre est promise. Il faudra attendre 40 années d’errance dans le désert. Eretz Israël.
Le triptyque magique est formé, la colonne vertébrale matérialisée. Le judaïsme n’est pas qu’une religion (Torah), ce n’est pas uniquement un peuple (Am), et ce n’est pas non plus qu’une destination géographique (Eretz).
Un élément ne suffit pas. Deux éléments non plus. Il faut la réunion de ces trois dimensions, constitutives de ce nous sommes, pour réaliser pleinement notre judaïsme.
 
Mais alors sommes nous des juifs français ou des français juifs ? Comment comprendre, intégrer cette double allégeance ?
Facile : nous faisons partie d’un peuple (Am). Nous avons été exilés pendant près de 2000 ans. Nous nous sommes intégrés dans les différents pays qui nous accueillis. Merci. Sans jamais s’assimiler. Ceux qui se sont assimilés ont disparu. Ils ne font plus partie malheureusement de notre peuple (Am). Nous respectons scrupuleusement les règles de notre pays d’accueil, nous développons ce pays, le servons; nous le remercions, lui adressons nos sincères prières, mais sans jamais oublier nos origines et notre appartenance à ce peuple multi millénaire. Avec toujours l’espoir que cet exil cesse, l’espoir d’un retour. Nous le chantons d’ailleurs chaque année à Pessah : « L’an prochain à Jérusalem ». Et voilà que 19 siècles plus tard, en 1948, notre état renaît de ses cendres. La renaissance d’Israël. Alors notre terre est là bas. Nul doute permis. C’est dans le triptyque. Cela fait partie de la colonne vertébrale.
Bien entendu, chacun à son rythme. On ne peut pas effacer 2000 ans d’exil d’un coup. Certains ont réagi immédiatement. Certains même ont anticipé et sont partis quelques années avant la création de l’état. Il faut toujours des pionniers, des éclaireurs, des bâtisseurs, des ouvreurs de voie, des inspirateurs, des utopistes. D’autres ont sauté le pas à la libération, réunification de Jérusalem en 1967.
Certains ont été poussés par l’antisémitisme, des conditions difficiles de vie dans leur pays de galout. Il y en a même qui sont attirés par la start up nation. Chacun sa motivation, chacun son timing,  chacun sa route.
 
J’aime la France (même si elle a beaucoup changé ces 40 dernières années et franchement et sans aucun doute, en moins bien), je la sers loyalement, je lui suis reconnaissant en tout. Elle m’a tellement donné (et je lui ai rendu). L’ascenseur social, l’éducation gratuite et de qualité, des soins de haut niveau et toujours gratuitement. Un savoir vivre, des valeurs d’ouverture, de tolérance, d’accueil, de générosité, de fraternité. Je l’ai dit, beaucoup s’est malheureusement perdu ces dernières années. Des traditions solides, datant de plusieurs siècles qui ont fait à juste titre la réputation mondiale de la France, qui s’écroulent sous nos yeux, qui disparaissent petit à petit et de façon irrémédiable. Quelle tristesse. Quel gâchis. Un modèle qui s’effondre sous nos yeux. Impuissants.
J’aime la France, je remercie la France, je suis français, mais je n’oublie pas, je n’oublie jamais que j’appartiens avant tout au peuple juif (Am). Mes ancêtres, mes grands parents, mes parents et moi à mon tour avons tout fait durant 2000 ans pour ne pas oublier nos racines. Alors pas de contre sens, pas d’erreur historique, pas de bifurcation malheureuse, pas d’emballement idiot, notre place est au sein du peuple juif. Et pas ailleurs. C’est dans la formule magique d’origine.
Et sur quelle terre ?
Aucun doute là encore….juste une question de timing. Merci de consulter encore et encore la formule de base et vous trouverez la destination.
Am Israël, Torah Israël, Eretz Israël.
A très vite là où vous savez….

André Bensimon